Un Noël très spécial en Simrane

Parmi les valeurs fondamentales de Simrane, nous comptons l’amour de l’artisanat et de la création artistique.
Pour l’hiver 2020, nous sommes heureux de dévoiler une collaboration exclusive avec l’aquarelliste américaine Julia Felsenthal.
Nous lui avons proposé de réinterpréter 5 imprimés de notre nouvelle collection et avons édité ces oeuvres en un ensemble de cartes de voeux, en édition limitée de 30 exemplaires.

Par ce projet et par tant d’autres, nous tissons toujours plus de liens entre Simrane et les artistes dans un dialogue qui nourrit la création. Après 50 ans d’existence, nous restons fidèles à l’état d’esprit qui a vu naître Simrane : proposer une collection de textiles intemporels où l’on aperçoit toujours le geste du créateur et de l’artisan. Nous savons combien ce geste artisanal est de plus en plus précieux, notre objectif est de contribuer à sa transmission.


Julia Felsenthal a répondu à nos questions et a partagé avec nous ses inspirations et son cheminement artistique.

 Quelles sont vos sources d’inspiration, à titre personnel et en tant qu’artiste ? Y a-t-il des artistes ou des experts dans d’autres domaines qui vous ont aidés à trouver votre voie ?

 Je suis quelqu’un de très obstiné et pendant des années je n’ai eu envie de peindre que des gens. Mon artiste préférée est d’ailleurs la portraitiste Alice Neel. Puis deux évènements bien particuliers m’ont donné envie de créer des natures mortes. D’abord, j’ai rédigé un essai sur Jane Freilicher, une référence de la peinture florale. J’ai découvert comment elle transformait des natures mortes d’apparence banale en quelque chose de vraiment merveilleux, avec une dimension psychologique. On pourrait faire un parallèle entre son travail et celui d’Alice Neel qui a elle-même renversé les codes de l’art du portrait. Ensuite, la pandémie est arrivée et je n’ai plus eu accès à de nouveaux visages. Aujourd’hui, je considère mes tableaux comme des portraits de fleurs. Tout comme les gens, elles sont d’une frustrante complexité.

De quoi ne pouvez-vous pas vous passer pour votre art ? Avez-vous des objets “clés” ? Des totems ?

Mes tableaux sont des fantaisies maximalistes qui triturent les motifs dans tous les sens. J’aime le fait qu’ils soient à contre-courant d’une forme de retenue ou du bon goût. J’aime aussi le fait qu’ils témoignent de notre désir universel de trouver de nouveaux langages pour décrire des sujets très courants. Je suis une passionnée de “choses” et une collectionneuse invétérée et insatiable d’arts décoratifs. Mes tableaux sont des odes au bric-à-brac des brocantes, des antiquaires et marchés aux puces dans lesquels je fais tout le temps des trouvailles. Mes créations m’ont donné une excuse pour acheter le moindre broc ébréché qui me tape dans l’œil ! La question que je me pose tout le temps est : « que donnerait-ceci en peinture ? »

“Je considère mes tableaux comme des portraits de fleurs. Tout comme les gens, elles sont d’une frustrante complexité.”

Comment en êtes-vous venue à l’aquarelle ?

 Au lycée j’ai un peu utilisé l’acrylique, mais à part ça j’ai toujours préféré la peinture à l’eau. Récemment, je me suis mise à la gouache. J’aime la facilité de transport et d’emploi de cette technique. Je peins dans toutes les conditions, il est si facile de mettre en place ce matériel. Mes derniers cours remontent à mon adolescence et bien que j’aie eu un professeur de dessin formidable au lycée, je dirais que je suis principalement autodidacte. On m’a souvent dit que je n’utilisais pas l’aquarelle de façon traditionnelle mais je ne sais même pas ce qu’est la technique traditionnelle. On pourrait dire que j’ai fait de l’aquarelle une sorte d’instrument de ma volonté.  

Imprimé “Sri Lanka” – Collection Hiver 2020

Cuisinez-vous ? Aimez-vous faire des décors de table ? Qu’est-ce qui nourrit votre inspiration au quotidien ?

 Je suis une cuisinière quelconque mais une décoratrice assidue. J’ai la chance d’avoir un mari qui cuisine très bien et qui tolère que je transforme régulièrement notre intérieur. Ce qui m’entoure nourrit fortement mon inspiration. L’été dernier, du fait de la pandémie, j’ai commencé à passer plus de temps au bord de la mer, au Massachusetts, et c’est là que j’ai démarré ma nouvelle série d’aquarelles. Ceci étant, les peintures florales font davantage partie de mon domaine intérieur, qui a aussi son importance. Je passe beaucoup temps -peut-être même trop – à réfléchir à la manière de créer des espaces qui soient des « rails » pour ma créativité. Je trouve très attachants les objets anciens, faits à la main, et leur capacité à nous connecter au passé. Il faut que ces objets soient un peu habités par leurs créateurs ou leurs propriétaires précédents. J’adore ce qui est beau mais je suis aussi attirée par les choses qui ont une personnalité bizarre et qui sont la manifestation évidente de l’intention fantasque de leur créateur. Le fait de m’entourer des obsessions des autres m’aide à justifier les miennes.

Pourquoi Simrane est-elle une marque avec laquelle vous avez des affinités ?

J’ai toujours aimé les petites imperfections des impressions au tampon de bois. On peut voir la main de l’imprimeur dans les petits écarts d’alignement. Ces imprimés ont quelque chose de fort et de ludique, tout à fait en harmonie avec ma manière de peindre. Les motifs de Simrane sont charmants et délicats et les gammes de couleurs sont superbes. Que demander de plus?

Imprimé “Lotus” – Collection Hiver 2020

Julia Felsenthal est une écrivaine et peintre de 37 ans qui vit entre Brooklyn (New York) et Orleans (Massachusetts).  Son compte Instagram est @Julesandbinoculars.

Julia Felsenthal à Orleans